Si, en France, l’intérêt d’introduire des matières non techniques dans les formations d’ingénieurs ne fait plus débat, il n’en est pas de même dans tous les pays d’Europe et d’ailleurs. De même, les formes pédagogiques et les choix de disciplines révèlent une grande diversité des attentes de ce que doit être un ingénieur en sortie d’école. A-t-on pour objectif de faire de lui une jeune personne épanouie, qui sait qui elle est et maîtrise intelligemment son parcours ? Veut-on plutôt former un jeune diplômé efficace et parfaitement outillé pour s’adapter à l’entreprise ? Vise-t-on à semer les graines de la société de demain, en formant des ingénieurs aptes à comprendre les grands enjeux du monde contemporain ? Ou veut-on tout cela à la fois ? Selon les cas, la contribution des Sciences Humaines et Sociales à la formation est conçue différemment. La conférence proposée se veut une invitation à la réflexion sur l’introduction des SHS dans les formations d’ingénieurs. Elle entend présenter les différentes approches que l’on peut observer, en France et dans différents pays d’Europe, qui sont révélatrices d’intentions et d’orientations idéologiques différentes. En se basant sur les écrits de Denis Lemaître et sur des travaux très récents menés dans le cadre du projet de recherche Innov’ing 2020, cette conférence présentera des exemples de formation en SHS dans un contexte où les injonctions à former de futurs innovateurs sont fortes. Enfin, elle ouvre la réflexion sur le cas marocain en posant la question des finalités recherchées (Quel ingénieur veut-on former ?) et des moyens à mettre en œuvre pour y parvenir.