Les écoles d’ingénieurs françaises accueillent de nombreux étudiants originaires des pays du Maghreb qui, sélectionnés dans leurs pays d’origine, choisissent d’acquérir leur diplôme en France. Cet article étudie le vécu personnel de ces étudiants en formation, pris dans les courants de la mobilité internationale des élites et confrontés à la nécessité de se bâtir un projet professionnel. S’appuyant sur les résultats d’une enquête sur les trajectoires des ingénieurs maghrébins formés en France, il s’intéresse aux discours que tiennent ces étudiants sur eux-mêmes et sur leurs motivations, recueillis lors d’une campagne d’entretiens. L’analyse de l’éthos discursif permet d’étudier le sens qu’ils donnent à leur passé au Maghreb, au temps de la formation en France et à l’évolution de leur carrière à venir, telle qu’ils l’envisagent.